Simone Weil a douze ans et demi, elle voyage avec son frère André et ses parents en Forêt-Noire. Elle ne changera plus de coiffure, et son regard restera aussi pur et franc, transperçant la « visibilité » des choses. Elle sait qu’elle aime voyager, mais les plus beaux voyages, c’est dans les livres qu’elle les fait. Elle n’arrêtera jamais de lire, ni d’écrire. Elle voudrait déjà plus de justice pour le monde, — elle n’a pas fini de se révolter, de se battre, et d’être toujours défaite. Les temps vont devenir de plus en plus sombres, et son temps à elle, elle le sait, est compté jusqu’au terrible.