Au départ, soyons clair, je puis vous assurer qu’on n’en mène vraiment pas large dès qu’il s’agit de le prendre, — le large. On monte le long d’une mince échelle de corde toute ondoyante, un peu à la manière des trapézistes du Cirque en Alabama. J’en étais à mi-course de cette ascension serpentine quand le commandant de bord himself est descendu à ma rencontre pour me souhaiter la bienvenue à bord de ce machin rempli d’hydrogène, où un truc similaire. Il est fou, ce commandant de bord himself, comment allons-nous réussir à nous croiser dans la petite échelle ! J’eus à peine le temps de m’interroger et de m’en effrayer qu’il m’avait dépassé en un tournemain. Il se retourna, leva le bras et me cria en souriant : « Happy birthday, Sir ! » Oh ! comme cet homme était prévenant, et dissert ! En haut, Kitty était déjà tout installée dans le salon au plancher qui tremblotait tranquillement. « Si on se buvait une petite goutte de champagne ? » fis-je, guère rassuré. « Une petite goutte ? s’enquit-t-elle, nous en boirons toute une caisse, au moins ! nous ne serons pas arrivés avant la saint Sidoine… j'en ai déjà le ventre tout ballonné ! » Irving Browning, Passenger Air Travel New York Central Airport, Goodyear Zeppelin, 1920.