Ce matin, prochain Circuit des Remparts oblige, j’ai vu, stationnée devant la pâtisserie de la place Francis-Louvel, une voiture des années soixante, une vieille Panhard. Mon cœur n’a fait qu’un bond, — j’étais, de nouveau, ce petit garçon en culottes courtes qui regardait passer les rares automobiles dans la rue de son village. A part l’indécrottable 2cv fourgonnette du boulanger, ou celles de deux ou trois agriculteurs, seuls le docteur et le pharmacien avaient une vraie voiture, — une conduite intérieure faite pour la promenade, le voyage jusqu’à l’océan, ou la montagne. Une automobile digne d’un statut social, une automobile qui, par ses chromes, sa taille, sa puissance, en imposait. L’automobile se démocratisait peu à peu, le statut social guère moins. Dyna Panhard, 1963.