On passe beaucoup de temps à courir d’un quartier de Paris à l’autre, d’un rendez-vous à un autre rendez-vous. On traîne dans les bars, on regarde les garçons autour des juke-box, on sirote sa limonade en rêvant d’aller faire un tour au bord de la mer en décapotable (Bernard, cet imbécile, a bousillé la sienne la semaine dernière du côté d’Alésia). Il faut que je déménage, je ne peux plus rester dans cette rue morne, loin de tout. Et si je revoyais ce type ce soir, comment s’appelle-t-il ? il a un drôle de nom, Alcide je crois, — je me demande bien pourquoi je pense à lui (il m’a semblé qu’il louchait un peu). Zut, je crois que j’ai raté le 69. Anna Karina, Vivre sa vie, de Jean-Luc Godard, 1962.