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18 décembre 2010 6 18 /12 /décembre /2010 13:52

jean-seberg.jpg

Je n’en suis qu’au tout début, à la première phrase, et je voudrais déjà tout savoir (alors qu’en fait, comme un imbécile, je ne sais rien, — ou presque). Jean me fait un petit signe de la main, j’ai l’impression que c’est un au revoir plus qu’un bonjour, elle va monter dans cet avion qui l’emmènera loin de nos petites confidences. C’est le début. Ça commence gentiment comme ça — il y a une part de moi (laquelle ?) qui va certainement monter dans ce fichu avion. Où arriverons-nous ? comment vais-je faire pour vivre maintenant ? cette première soirée après son départ va être longue, longue. Je me suis juré qu’il ne fallait pas que je boive. Si je bois, elle sera encore plus absente, et ma vie plus vide. Je pourrais partir moi aussi, mais où aller où elle ne soit pas ? On dirait qu’elle est partout. Jean Seberg.

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commentaires

L
<br /> Où est passé mon commentaire ? Et comment avoir le courage de recommencer ?<br /> <br /> <br />
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L
<br /> Je n'avais jamais remarqué la forme de ses mains. Dans les gouttelettes au bout des doigts, je devine une grande sensibilité; dans le renflement du mont de Vénus et celui de la dernière phalange de<br /> la main droite, je perçois beaucoup de sensualité; dans le renflement du mont de Mars, un grand courage. Dans le pouce, (plus épais ? mais c'est peut-être la photo qui le veut ?) une certaine<br /> violence. Et enfin dans l'auriculaire tout droit, une naïveté. Fait-on destin avec ça ? Et avec ce visage rieur empreint de gentillesse ? Car les lignes, je ne peux les percevoir.<br /> <br /> <br />
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Une Petite Rue D’angoulême

  • : le ciel au-dessus de la rue
  • : petites proses journalières, citations, musiques, ou bouts de films.
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il devient écrivain

strindberg-copie-1.jpg

« Toujours allongé sur son canapé, il se sent pris d’une fièvre inhabituelle et tandis qu’elle se poursuit dans son corps, sa tête travaille à mettre en ordre d’anciens souvenirs, à élaguer certaines choses et à en rajouter certaines autres. De nouveaux personnages secondaires se présentent, il les voit se mêler à l’action, il les entend parler. C’est comme s’il les voyait sur la scène. Deux ou trois heures plus tard il avait une comédie en deux actes toute prête dans la tête. C’était un travail à la fois douloureux et voluptueux, si on pouvait appeler cela du travail, car cela se faisait tout seul, sans l’intervention de sa volonté et sans qu’il y fût pour rien. Mais à présent il fallait l’écrire. La pièce fut achevée en l’espace de quatre jours. Il allait et venait entre son bureau et le canapé où, par intervalles, il s’effondrait comme une loque. » (August Strindberg)

valentine

renee-2-copie-2.jpg

Ma grand-tante s’appelait Valentine. Elle vivait en solitaire à Fontbouillon, une campagne reculée, perdue, elle vivait ? — c'est un bien grand mot, je crois que je devrais plutôt dire qu’elle rêvait. Chaque jour elle s’habillait très élégamment, comme si ç’avait été un dimanche. Elle sortait peu. Elle regardait simplement la petite route qui passait devant sa porte, — où aurait-elle pu aller ? Les maris étaient morts depuis longtemps et son fils s’obstinait à vivre dans sa folie. Valentine s’asseyait à son piano et jouait ses nocturnes. La vie de Valentine est un immense, cruel et déchirant nocturne. Il y a longtemps que je pense à écrire le roman de sa vie absente. Fleur fanée d’un souvenir lointain et douloureux.

en voyage

KafkaMan

On arrive sur la grande place dès les premières heures, et tout est encore dans le tendre déploiement du rêve ; le jour est plus que le jour, — et la nuit moins que la nuit. Les pigeons égrènent la ponctuation subtile et mouvante de leur tourbillonnante quête d’horizons. Le ciel descend au milieu des murs, et les jeunes ombres s’étirent derrière les fenêtres. On est devant les vieilles procuraties, et le cœur s’absente de soi-même. On devient le voyageur de son désir — étranger au pays de ses errances.

l’écriture

wassermann

Il faudrait calculer le secret rapport entre la main et la pensée, — je ne suis pas sûr non plus que ce soit la pensée qui s’avance jusque dans la main, — c’est autre chose, peut-être simplement l’élan, la mise en mouvement de ce rapport justement, qui reste suspendu dans le fil courbe de la plume, et la respiration viendrait de ce qu’il faut tout de même, de temps en temps, tremper la plume dans le lac sombre de l’encrier. Peut-être les pensées sont-elles justement tout au fond dans l’encrier ? petites sirènes d’argent.