Je vis au milieu des couleurs du jardin. Les couleurs sont des ondes qui viennent du bord du cœur et s’écoulent dans mes yeux. Elles s’ensoleillent autour de l’étang dans l’après-midi brûlant des étés irréels. Les jours de pluie, je rêve encore d’elles, — et je laisse mes mains se reposer dans les arabesques de leurs amicales confidences. Le soir, elles farandolent au loin dans leurs cavalcades épuisantes. A la lueur dansante de la chandelle elles ombrent les pensées nocturnes du salon silencieux. Claude Monet, par Nadar en 1899.