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30 juin 2011 4 30 /06 /juin /2011 19:45
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26 juin 2011 7 26 /06 /juin /2011 11:11
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23 juin 2011 4 23 /06 /juin /2011 01:02

a-small-public-library-lewis-hine-1912.Jpeg

Dans les livres quelquefois il y a des histoires terribles qui font peur. On sait à peine lire mais on ne s’arrête plus, surtout lorsque des petites filles s’égarent dans la forêt sombre. On sait que dans la forêt le loup n’est pas loin, ou l’ogre affamé qui tourne en rond à l’intérieur de sa faim. On continue de lire malgré soi ; la table n’est plus là, ni les murs de la bibliothèque, ni même le livre. Alors où est-on ? dans l’histoire affreuse et les dessins qui effraient vos petits yeux. Le personnage principal de ces contes, c’est votre propre peur. Lewis Hine, A small public library, 1912.

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13 juin 2011 1 13 /06 /juin /2011 23:20
On est un peu perdu quand le lundi est encore un dimanche comme aujourd’hui. On regarde son cahier et son crayon, et on se demande s’il faut continuer d’écrire son petit bout de texte, ou tout laisser reposer jusqu’à demain, — demain qui sera mardi, pas même lundi, et encore moins dimanche. Dimanche c’était hier, je crois. Vous suivez ?
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8 juin 2011 3 08 /06 /juin /2011 14:48

on-the-beach.jpg

Quelquefois, un jour d’Ascension par exemple, quelques amis se retrouvent presque à l’aube sur la Côte sauvage et tournent un petit bout de film en deux temps trois mouvements et quatre bouteilles d’eau minérale. Le vent aussi tourne dans le même petit bout de film, et toutes les vagues de l’océan seront bien au générique. Tout le monde s’y met dare dare (il est vrai qu’on est un peu en retard et le soleil a décidé, lui aussi, de jouer, pourquoi pas ? dans ce même petit bout de film). Ça raconte un poème de Jaufré Rudel, un drôle de poète du douzième siècle qui s’éprit d’une lointaine, fort lointaine comtesse. Il s’en passe des choses sur la plage ! Les comédiennes et les comédiens ne savent pas toujours leur texte sur le bout des doigts, mais on peut quand même lire sur la feuille de papier que le vent retourne dans tous les sens quelques lignes de sa réplique. A cette heure le petit bout de film en question est au montage. Personne ne l’a vu encore, mais il se peut qu’il y ait une projection ici ou là dans les tout prochains jours.  

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30 mai 2011 1 30 /05 /mai /2011 01:15
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28 mai 2011 6 28 /05 /mai /2011 11:46
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24 mai 2011 2 24 /05 /mai /2011 11:59

tricot.jpg

Depuis ces quelques dernières semaines Miss Kitty est aux prises avec du gros-œuvre dans son big essai, — aux dernières nouvelles, après avoir taillé, sarclé et repiqué tout ce qui bouge, elle tricoterait calmement les tout derniers liserés et s’appliquerait à peaufiner les détails de la belle ouvrage. Je me suis dit que je pouvais tout de même lui refiler un petit coup de main, — mais bon, ça la ferait plutôt se marrer ma technique hasardeuse du tricot, on dirait que je suis entré là-dedans à peu près comme un éléphant dans un petit magasin de porcelaine. Il faut reconnaître que si elle doit démailler tout mon travail, ça ne va pas beaucoup l’avancer… mais on ne va pas s’écharper pour ça. Je me contenterai donc de mettre son manuscrit en pages sur du joli papier. On va y aller mollo au début, disons deux, trois exemplaires, de quoi voir venir de plus sérieux gros tirages (autour de sept cent mille, — en arrondissant). 

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22 mai 2011 7 22 /05 /mai /2011 11:56

Edouard-Manet--La-Viennoise--Portrait-d-Irma-Brunner.jpg

                          Comment Édouard Manet s’y prit-il avec sa craie rose, la frottat-il aussitôt l’oreille achevée (quelques reflets blancs complèront les effets) sur la poitrine avec un plaisir tel qu’il en exagéra le volume, s’arrêtant avant qu’il ne trahisse quelque embompoint naissant, au grand dam d’Irma et à la grande satisfaction de son mari (quant à son amant, il le savait déjà) ? L’oreille d’Irma Brunner a gagné à sa cause le sourcil, un sourcil espagnol, pour éclipser la bouche écarlate, en tout cas lui retirer sa primauté. Irma Brunner est viennoise de tradition à la façon de l’école espagnole d’équitation, quoi que nous ne sachions rien de sa rigueur. Comme l’oreille, ce sourcil est sans manière. Le chapeau (et le chat toujours endormi) est son écho, son porte-parole. Fourni comme parfois il fait honte (c’est bon pour les campagnardes), frôlé par de timides accroche-cœurs, il encourage le regard. Dominique Hérody, L’oreille d’Irma (Édouard Manet, Portrait d’Irma Brunner, pastel sur toile, vers 1880, musée d’Orsay, Paris.)

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1 mai 2011 7 01 /05 /mai /2011 11:37

du-bouchet.jpg

Pour écrire, il faut surmonter les grands désastres, la misère des hommes, les événements — et le journal du sommeil — le métier du jour — cette taie d’huile qui nous rend aveugle et sourd — qu’il faut si violemment déchirer pour reprendre contact avec les choses les plus simples. La perte du carnet est une rupture de naissance. Hier, je criais « Non, Non », au milieu du plaisir. Mon comportement essentiel : susciter le mouvement le plus violent, et au paroxysme, le remonter délibérément à contre courant, aussi douloureux que puissent être les remous. Voilà comme viennent les poèmes.  André du Bouchet, Carnet bleu perdu, Fata Morgana, 1998. 

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Une Petite Rue D’angoulême

  • : le ciel au-dessus de la rue
  • : petites proses journalières, citations, musiques, ou bouts de films.
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il devient écrivain

strindberg-copie-1.jpg

« Toujours allongé sur son canapé, il se sent pris d’une fièvre inhabituelle et tandis qu’elle se poursuit dans son corps, sa tête travaille à mettre en ordre d’anciens souvenirs, à élaguer certaines choses et à en rajouter certaines autres. De nouveaux personnages secondaires se présentent, il les voit se mêler à l’action, il les entend parler. C’est comme s’il les voyait sur la scène. Deux ou trois heures plus tard il avait une comédie en deux actes toute prête dans la tête. C’était un travail à la fois douloureux et voluptueux, si on pouvait appeler cela du travail, car cela se faisait tout seul, sans l’intervention de sa volonté et sans qu’il y fût pour rien. Mais à présent il fallait l’écrire. La pièce fut achevée en l’espace de quatre jours. Il allait et venait entre son bureau et le canapé où, par intervalles, il s’effondrait comme une loque. » (August Strindberg)

valentine

renee-2-copie-2.jpg

Ma grand-tante s’appelait Valentine. Elle vivait en solitaire à Fontbouillon, une campagne reculée, perdue, elle vivait ? — c'est un bien grand mot, je crois que je devrais plutôt dire qu’elle rêvait. Chaque jour elle s’habillait très élégamment, comme si ç’avait été un dimanche. Elle sortait peu. Elle regardait simplement la petite route qui passait devant sa porte, — où aurait-elle pu aller ? Les maris étaient morts depuis longtemps et son fils s’obstinait à vivre dans sa folie. Valentine s’asseyait à son piano et jouait ses nocturnes. La vie de Valentine est un immense, cruel et déchirant nocturne. Il y a longtemps que je pense à écrire le roman de sa vie absente. Fleur fanée d’un souvenir lointain et douloureux.

en voyage

KafkaMan

On arrive sur la grande place dès les premières heures, et tout est encore dans le tendre déploiement du rêve ; le jour est plus que le jour, — et la nuit moins que la nuit. Les pigeons égrènent la ponctuation subtile et mouvante de leur tourbillonnante quête d’horizons. Le ciel descend au milieu des murs, et les jeunes ombres s’étirent derrière les fenêtres. On est devant les vieilles procuraties, et le cœur s’absente de soi-même. On devient le voyageur de son désir — étranger au pays de ses errances.

l’écriture

wassermann

Il faudrait calculer le secret rapport entre la main et la pensée, — je ne suis pas sûr non plus que ce soit la pensée qui s’avance jusque dans la main, — c’est autre chose, peut-être simplement l’élan, la mise en mouvement de ce rapport justement, qui reste suspendu dans le fil courbe de la plume, et la respiration viendrait de ce qu’il faut tout de même, de temps en temps, tremper la plume dans le lac sombre de l’encrier. Peut-être les pensées sont-elles justement tout au fond dans l’encrier ? petites sirènes d’argent.