« Le matin, qui est le plus notable moment du jour, est l’heure du réveil. C’est alors qu’il est en nous le moins de somnolence ; et pendant une heure, au moins, se tient éveillée quelque partie de nous-même, qui tout le reste du jour et de la nuit sommeille. Il n’est guère à attendre du jour, s’il peut s’appeler un jour, où ce n’est point notre Génie qui nous éveille, mais le toucher mécanique de quelque serviteur, où ce n’est point, qui nous éveillent, notre reprise de force ni nos aspirations intérieures, accompagnées des ondes d’une céleste musique en guise de cloches d’usine, et alors qu’un parfum remplit l’air — pour une vie plus haute que celle d’où nous tombâmes endormis ; ainsi la ténèbre porte son fruit, et prouve son bienfait, non moins que la lumière. » Henry David Thoreau, Walden ou la vie dans les bois (traduction de L. Fabulet, Gallimard, coll. L'imaginaire, 1990) ; Helene Schjerfbeck, Balskorna, 1882.