« Tant que j’écris, je me sens en sécurité. Ce n’est peut-être que pour ça que j’écris. Ce que j’écris importe toutefois peu. Il suffit que je ne m’arrête pas. Ce peut être n’importe quoi aussi longtemps que j’écris pour moi-même : pas de lettre, ni rien qui me soit imposé de l’extérieur ou demandé. N’ai-je rien écrit pendant quelques jours, et me voilà perplexe, désespéré, sombre, vulnérable, méfiant, menacé de mille dangers. »
Élias Canetti, in Notes de Hampstead (1965), traduit de l’allemand par Walter Weideli (Albin Michel, Paris, 1997).