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21 août 2010 6 21 /08 /août /2010 10:23

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Il s’est passé dans la nuit un petit drame dans la calme et vénérable communauté dordognote de La Coquille : en revenant de la cantine, sur le chemin qui la conduisait à sa tente sous les arbres, Miss Kitty a égaré le magnifique album La mystérieuse Catherine qu’elle avait apporté (on peut résolument aller méditer chez les moines, on n’en reste pas moins bibliothécaire). Tout le monde est parti résolument à la recherche du précieux ouvrage. A l’heure où nous publions ces quelques lignes, nous ne savons pas s’il a été retrouvé. Je suis un peu loin, mais il me semble que je puis participer modestement à la terrible enquête en y mettant mon grain de sel : il ne m’étonnerait pas que de facétieux lapins eussent subtilisé le dit album, pour faire une blague, et l’eussent soigneusement caché dans quelque terrier, — à moins, plutôt, qu’une Miss Kitty méditative ne l’eût tout simplement oublié dans le fond de son sac à dos… La mystérieuse Catherine, de Denyse Renaud, bibliothèque de Suzette, éditions Gautier-Languereau (1955).

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commentaires

L
<br /> Aïe: "lie", c'était "lire", quand je m'excusais d'avoir oublié l'"y".<br /> Et puis, honte, c'était Gautier-Languereau ! Un "h" de plus ou de moins, mais il y va de ma dignité, j'n tremble, moi qui ne fais pas de retraite calmante des dignités !<br /> <br /> <br />
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L
<br /> Il fallait lie "qu'il y avait dans le grenier"... et puis remplacer "qui allait prendre la pluie" par quelque chose de plus "Suzette" : "qui allait se trouver trempé par la rosée au petit jour"...<br /> <br /> <br />
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L
<br /> Moi je dirais que c'est quelqu'un comme moi, qui a dû s'écrier : Oh ! Gauthier-Languereau ! Les albums de La Semaine de Suzette, qu'il avait dans le grenier ! Et les conseils de Berthe Bernage ! Et<br /> les illustrations de Manon Iessel ! Ah, "Les aventures d'Arlette au fil du Niger" !!!<br /> Alors, ce quelqu'un de très honnête, mais passionné, s'est dit - c'est probable, bien probable - : "Je vais d'abord lire La mystérieuse Catherine, en douce, sous ma tente, et puis je vais annoncer<br /> : "J'ai trouvé cet album par terre, qui allait prendre la pluie, et je l'ai emporté sous ma tente. Quelqu'un l'aurait-il jeté ?" Il suffit donc de poser quelques questions de-ci, de-là, et<br /> d'attendre. La retraite aide à la sérénité, en cas d'attente...<br /> <br /> <br />
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Une Petite Rue D’angoulême

  • : le ciel au-dessus de la rue
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il devient écrivain

strindberg-copie-1.jpg

« Toujours allongé sur son canapé, il se sent pris d’une fièvre inhabituelle et tandis qu’elle se poursuit dans son corps, sa tête travaille à mettre en ordre d’anciens souvenirs, à élaguer certaines choses et à en rajouter certaines autres. De nouveaux personnages secondaires se présentent, il les voit se mêler à l’action, il les entend parler. C’est comme s’il les voyait sur la scène. Deux ou trois heures plus tard il avait une comédie en deux actes toute prête dans la tête. C’était un travail à la fois douloureux et voluptueux, si on pouvait appeler cela du travail, car cela se faisait tout seul, sans l’intervention de sa volonté et sans qu’il y fût pour rien. Mais à présent il fallait l’écrire. La pièce fut achevée en l’espace de quatre jours. Il allait et venait entre son bureau et le canapé où, par intervalles, il s’effondrait comme une loque. » (August Strindberg)

valentine

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Ma grand-tante s’appelait Valentine. Elle vivait en solitaire à Fontbouillon, une campagne reculée, perdue, elle vivait ? — c'est un bien grand mot, je crois que je devrais plutôt dire qu’elle rêvait. Chaque jour elle s’habillait très élégamment, comme si ç’avait été un dimanche. Elle sortait peu. Elle regardait simplement la petite route qui passait devant sa porte, — où aurait-elle pu aller ? Les maris étaient morts depuis longtemps et son fils s’obstinait à vivre dans sa folie. Valentine s’asseyait à son piano et jouait ses nocturnes. La vie de Valentine est un immense, cruel et déchirant nocturne. Il y a longtemps que je pense à écrire le roman de sa vie absente. Fleur fanée d’un souvenir lointain et douloureux.

en voyage

KafkaMan

On arrive sur la grande place dès les premières heures, et tout est encore dans le tendre déploiement du rêve ; le jour est plus que le jour, — et la nuit moins que la nuit. Les pigeons égrènent la ponctuation subtile et mouvante de leur tourbillonnante quête d’horizons. Le ciel descend au milieu des murs, et les jeunes ombres s’étirent derrière les fenêtres. On est devant les vieilles procuraties, et le cœur s’absente de soi-même. On devient le voyageur de son désir — étranger au pays de ses errances.

l’écriture

wassermann

Il faudrait calculer le secret rapport entre la main et la pensée, — je ne suis pas sûr non plus que ce soit la pensée qui s’avance jusque dans la main, — c’est autre chose, peut-être simplement l’élan, la mise en mouvement de ce rapport justement, qui reste suspendu dans le fil courbe de la plume, et la respiration viendrait de ce qu’il faut tout de même, de temps en temps, tremper la plume dans le lac sombre de l’encrier. Peut-être les pensées sont-elles justement tout au fond dans l’encrier ? petites sirènes d’argent.